Une petite souris s’est faufilée dans mon arbre de noël, elle a vu de la lumière et a vu là une bonne occasion de passer un bon réveillon. Elle a atterri dans une maison de campagne, perdue au milieu des champs de boue et des tas de fumier, le cœur des autochtones n’en étant pas moins chaud, le domaine de Kerviziou lui a paru être un bon refuge pour les fêtes.
A l’heure de 17h, tous les humains présents se préparaient déjà à ce qui allait être un grand festin. Le plus jeune des frères ainsi que le cadet, venu de Paris pour les fêtes, se complaisaient à mettre les petits plats dans les grands pour assurer à tout le monde une bonne soirée. Le foie gras, l’araignée et les Saint-Jacques ayant fait leur effet, le repas avait plut, au point de coucher les parents qui la panse pleine s’étaient réfugiés dans les bras de Morphée. Après quelques heures et quelques millésimes passés à refaire le monde, l’idée vint aux deux plus jeunes frères de se faire une virée en bord de mer. La petite souris se faufila dans le berlingo rouge du grand dadais au nom à consonance Yougoslave. Le début et le milieu du périple furent à la hauteur de ce qu’on pouvait s’attendre de l’ambiance des bars de Trévou. On s’entendait dire Joyeux noël à tout le monde ! L’esprit du coin vivait chez l’expatrié qui revivait ses année d’école à travers les gens présents. Il suffit d’une petite phrase entendue par la petite souris dans la bouche d’un jeune Trévousien pour comprendre que le frère cadet n’était pas à sa place ici : « fais attention à lui, il est gay ! ». Si les souris et les rats ont souffert de nombreuses épidémies, eux n’ont jamais souffert de l’intolérance.